Les directives anticipées en EHPAD sont un sujet important mais parfois délicat à aborder. Voici les principaux points à retenir :

Définition et objectif

Les directives anticipées sont un document écrit permettant à toute personne majeure d’exprimer ses volontés concernant sa fin de vie, notamment sur la poursuite, la limitation, l’arrêt ou le refus de traitements et d’actes médicaux. Leur but est de faire respecter les souhaits du résident même lorsqu’il n’est plus en capacité de s’exprimer.

Cadre légal et mise en place

Depuis 2016, les EHPAD sont tenus d’informer leurs résidents de l’existence des directives anticipées. Cependant, leur rédaction n’est pas obligatoire. Les directives anticipées :

  • Sont valables sans limite de temps
  • Doivent être datées et signées
  • Peuvent être modifiées ou révoquées à tout moment
  • S’imposent au médecin, sauf dans certains cas exceptionnels

Enjeux en EHPAD

La mise en place des directives anticipées en EHPAD présente plusieurs défis :

  • Le moment opportun pour aborder le sujet : idéalement à l’arrivée du résident, quand il conserve encore une certaine autonomie cognitive
  • La communication : c’est un sujet souvent tabou, difficile à aborder pour les équipes et les familles
  • La capacité des résidents : environ 28% des personnes en EHPAD ont une maladie neurodégénérative, ce qui peut limiter leur aptitude à rédiger des directives anticipées

Rôle des professionnels

Les équipes en EHPAD, notamment les IDEC (Infirmiers Coordinateurs), ont un rôle important à jouer :

  • Informer les résidents et leurs familles sur l’existence des directives anticipées
  • Accompagner la réflexion et la rédaction de manière bienveillante et sans pression
  • Intégrer les directives anticipées dans le projet de vie individualisé du résident

Les psychologues peuvent également aider les résidents à envisager les différentes situations de fin de vie pour faire un choix éclairé.
En conclusion, bien que la mise en place des directives anticipées en EHPAD reste complexe, elle représente un outil important pour respecter les volontés des résidents en fin de vie. Une approche progressive, empathique et pluridisciplinaire est essentielle pour aborder ce sujet délicat.